Burundi 72 : la mémoire, socle pour un avenir meilleur D’aucuns pensent que se souvenir de l’horreur fige. Ce n’est pas exact, et l’Histoire l’a prouvé, se souvenir permet d’avancer. Les jeunes générations peuvent ainsi mieux percevoir le danger qui menace tout un peuple lorsque de fausses croyances s’ancrent au point d’amener l’homme à tuer son prochain, voire, à massacrer tous ceux qui n’appartiennent pas à son clan. Le Burundi veut prendre corps à travers une Histoire commune qui ne gomme pas l’innommable, mais qui le nomme avec des mots que tous peuvent entendre. Cette Histoire, il faut l’écrire encore, page après page, et chaque page qui se remplit constitue une pierre de plus pour l’édifice que constitue une nation. Il n’y a pas seulement des victimes d’un côté et des bourreaux de l’autre. Il ne faut pas se contenter de mettre une étiquette Hutu sur les uns et une étiquette Tutsi sur les autres. Il faut se dire qu’il y a des hommes qui souffrent de part et d’autre, et que le moment est venu de se pardonner mutuellement pour le mal qui a été fait, mais surtout, de voir ensemble comment aller de l’avant. La configuration actuelle du pays, insiste l’historien Gaspard Musavyarabona, a pris racine en 1972. Il faut oser remonter le temps jusque là, sans à-piori et l’esprit ouvert, pour construire l’avenir sur des bases réelles, solidaires, et authentiques. Vos témoignages nous intéressent > > > |